MARIE-CELINE RYCROFT

Marie-Céline Rycroft tenait avec ses deux beaux-fils John et Roger la boucherie chevaline, au 27 Rue de la Chaussée à Argentan. Cette famille argentanaise s’engage très tôt dans la Résistance, d’abord au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM) puis dans le réseau « Plan Action Tortue » dirigé localement par Jacques Foccard. Ils furent tous arrêtés, deux furent déportés, mais ils purent en sortir vivants.

Née le 17 septembre 1886, à Aumontzey dans les Vosges, Marie-Céline née sous le nom de Thiriet. Après un premier mariage malheureux, elle rencontre Arthur Rycroft, un Anglais, veuf et marchand de chevaux, déjà père de deux garçons ; John et Roger. Ils se marient en 1929 à Paris avant de partir pour l’Orne où l’élevage de chevaux est important.

John achète la boucherie chevaline Rue de la Chaussée à Argentan. Arthur Rycroft décède à Argentan des suites d’une blessure faite durant la guerre de 1914-1918.

Lorsque la guerre éclate, son beau-fils John est mobilisé, il sera fait prisonnier en 1940 et subira la captivité en Allemagne. L’occupation allemande engendre des contraintes et la boucherie dirigée par Marie-Céline subit les pénuries.

En 1943, John est libéré. C’est la même année que Marie-Céline accepte d’héberger chez elle le Général Allard, responsable de la Résistance de toute la Normandie et membre de l’armée secrète (AS). La Gestapo ornaise et ses hommes déclenchent une gigantesque chasse à l’homme, et organise une rafle, le 14 mai 1944, à l’hippodrome d’Argentan. La famille Rycroft est arrêtée, conduite à la Feldgendarmerie d’Argentan, puis à Alençon.
Madame Rycroft, après interrogatoire, part pour le camp de Romainville le 22 juillet, avant d’être déportée au camp de Ravensbrück en Allemagne le 4 août, puis à Sachsenhausen.

Elle est libérée par les Russes, remise aux Américains, puis rapatriée en France.
Elle décède le 9 mars 1982.

JOHN RYCROFT

Mobilisé en 1939 puis prisonnier en 1940, il est rapatrié en juillet 1943.
Il entre dans la Résistance, où il devient chef de groupe de l’Armée Secrète (AS) et notamment du réseau « Action Tortue ». Il organise la fête des jeunes, en attente du STO, lors de la rafle du champ de courses le 14 mai 1944.

Arrêté avec son frère et sa mère le 17 mai, il est conduit à Alençon puis à Compiègne (matricule 37329). Il est déporté à Neuengamme en Allemagne, avant de s’évader de son commando le 2 mai 1945.
Il est de retour à Argentan le 27 mai 1945.

ROGER RYCROFT

Né le 22 mars 1924 à Paris – 15e, résistant et chef de groupe, il est arrêté avec son frère et sa mère puis interné à Alençon. Il s’évade lors d’une corvée de déblaiement en gare d’Alençon et rejoint alors le maquis de Courtomer.

Il participe, à partir du 10 août, à plusieurs actions retardatrices sur les arrières de l’ennemi, jusqu’à la fin de la bataille de Normandie.

ALBERT GIROUX

Albert Giroux est né le 28 septembre 1907 à Argentan, il est d’abord employé comme ouvrier typographe avant de devenir imprimeur. Mobilisé le 25 août 1939, il est fait prisonnier dans les Vosges le 22 juin 1940, et est emmené en captivité. Malade, il réussit à obtenir un rapatriement sanitaire dans ses foyers, en mars 1941.

Ayant repris son emploi au « Journal des Trois Cantons », il ne tarde pas à entrer dans la Résistance organisée. Profitant des facilités que lui offre l’imprimerie du journal, il fabrique de faux papiers par centaines, comme des cartes d’identité, des cartes d’alimentation, des cartes de travail et d’autres documents officiels, nécessaires au camouflage des réfractaires au Service de Travail Obligatoire (STO).

Par le biais du sport, Albert Giroux fait la connaissance de Jean Soubabère, cheminot à Argentan et chef d’un groupe de Francs tireurs partisans (FTP). Peu à peu, les deux hommes sympathisent et le journaliste devient un membre actif du groupe qui compte une trentaine d’hommes. À partir de ce moment, Albert Giroux adopte le pseudonyme de « Boulard ».
Son amitié avec Etienne Panthou facilite les contacts entre les Francs tireurs partisans (FTP) et l’Armée secrète (AS).

Son métier lui ouvre des portes à la sous-préfecture d’Argentan, à la gendarmerie et au tribunal, il parvient ainsi à collecter d’utiles renseignements, et permet ainsi de déjouer une rafle organisée un dimanche après-midi, à l’issue de courses de chevaux à l’hippodrome d’Argentan.
Se sentant menacé, il entre dans la clandestinité à la fin d’avril 1944 et déménage sa famille pour la placer à l’abri dans une ferme désaffectée sur la commune de Coudehard dans l’Orne.

Après le Débarquement, il prend le maquis dans la région de Trun, puis gagne le maquis du Bois l’Évêque, en forêt d’Ecouves, au début du mois d’août. Il prend part à de nombreuses actions de sabotage et de guérilla, et c’est au cours de l’une d’entre elles qu’il est capturé, les armes à la main, dans la nuit du 9 au 10 août 1944.
Interrogé et martyrisé toute la nuit, il est exécuté, le 10 août 1944, à proximité du village de Champ Germain, sur la commune de Tanville.

ROBERT AUBIN

Robert Aubin dit « Chanteloup » est né le 6 janvier 1905 à Aubigné-Racan dans la Sarthe. Il arrive dans l’Orne vers 1926. Ingénieur-électricien, il dirige une entreprise de travaux publics spécialisée dans l’électrification rurale et industrielle.


Lieutenant, il est mobilisé en 1939 au 104e Régiment d’infanterie.
Fin 1942, il crée le mouvement Organisation Civile et Militaire (OCM) et le Bureau des Opérations Aériennes (BOA). Il se consacre à partir de 1943 à l’organisation, au recrutement et au commandement de la Résistance dans la région d’Argentan et devient chef départemental de la Résistance.


Il est arrêté le 3 novembre 1943, à Alençon, dans le cadre de l’affaire de Belfonds où avaient été sauvés des aviateurs suite au crash d’une forteresse volante américaine. Robert Aubin est déporté au camp de Neuengamme en Allemagne, le 15 juillet 1944.
Il est libéré à Lübeck le 2 mai 1945 et rentre de déportation en juin 1945 après un détour par la Suède.

 
Conseiller général du canton d’Argentan de 1955 à 1967, il continue son mandat commencé en mai 1935 de maire de Fontenai-sur-Orne (aujourd’hui commune déléguée d’Ecouché-les-Vallées) jusqu’en mars 1971. Robert Aubin devient en 1978 président des Combattants volontaires de la résistance (CVR) de l’Orne.
Le « Journal de l’Orne », hebdomadaire du département, ayant été mis sous séquestre en novembre 1944, il crée le « Journal de l’Orne libérée » avec le docteur Couinaud.


Robert Aubin décède le 8 août 1977 à Fréjus (Var).

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